Boleslas BIEGAS (1877-1954)

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Boleslas BIEGAS (1877-1954)
Boleslas BIEGAS (1877-1954) La danse du mépris, circa 1922-1925 Huile sur carton marouflé sur toile signée en bas à droite « B. Biegas ». Au dos sur une étiquette à l'encre : « 1937 APM/87 danse du mépris, 1937 » 99 x 75 cm Provenance : - Atelier de l'artiste légué à la Société Historique et Littéraire Polonaise de Paris (1954) - Galerie Jan Krugier, Genève, acquise auprès de la précédente au début des années 1970 - Galerie Valois, Paris, acquise auprès de la précédente au début des années 1980 - « Vente atelier Boleslas Biegas » Me Pierre Cornette de Saint Cyr, 30 juin 1987, Hôtel Drouot, n° 70, reproduit en couleurs. - Collection particulière Un avis d'inclusion dans le catalogue raisonné du Comité Biegas avec le soutien de la Société Historique et Littéraire Polonaise (SHLP), signé par Monsieur Xavier Deryng et Madame Anna Czarnocka, sera remis à l'acquéreur. Boleslas Biegas a peint ses premiers tableaux sphériques probablement à partir de 1912. Guillaume Apollinaire, à l’occasion de son exposition organisée du 21 juin au 5 juillet par l’Amicale des Arts, au Théâtre Femina, avenue des Champs Élysées, insistait dans L’Intransigeant du 28 juin, sur les éléments circulaires dans ses peintures : « Le firmament où sa ferveur l’élève est peuplé d’êtres aux couleurs symboliques, aux formes belles et simples, auxquels l’artiste imprime le mouvement mélodieux des sphères. Cet art élevé, qu’il faut rattacher à l’art religieux, est digne d’arrêter l’attention ». Ce n’est qu’au lendemain de la première guerre mondiale que l’appellation sphérisme sera formulée par Biegas, lors de sa participation à l’Exposition des artistes Peintres et Sculpteurs Polonais au profit des Mutilés de l’Armée Polonaise en France, ouverte au public le 30 novembre 1918 dans le Palais du Comte Nicolas Potocki, 27 avenue de Friedland. Biegas avait envoyé 49 peintures et 7 sculptures. Dans le catalogue de l’exposition, 6 oeuvres sont précédées de la mention « Invention de Biegas des tableaux sphériques ». Biegas peindra plus d’une centaine de tableaux sphériques qu’il présentera au Salon d’Automne de 1919, et aux Salon des Indépendants en 1920, 1921, 1922 et 1923, et surtout au Pavillon de Magny, situé au numéro 55 de l’Avenue Victor Hugo. Cette exposition entièrement consacrée au sphérisme, n’avait malheureusement pas fait l’objet d’un catalogue. Plusieurs articles permettent néanmoins d’établir qu’elle eut lieu du 20 mars au début du mois de mai 1919 et qu’elle comportait une quarantaine de peintures. Le sphérisme connu alors un réel retentissement au sein de la scène artistique parisienne comme en témoignent les articles de Pascal Forthuny, Michel Georges-Michel, Gustave Kahn, Louis Vauxcelles ou Claude Chauvière. Le chroniqueur artistique de l’Eclair titrait ainsi son article du 20 mars : « Art ou mystification ? Le cubisme est mort ! Nous connaissons maintenant le « sphérisme »… qui nous ferait presque regretter son prédécesseur ! ». Dans l’Heure du 19 Mai, Claude Chauvière titrait son article « Rond-Rond » et définissait Biegas comme le « champion » du cercle : « Biegas voit tout en rond et il l’explique logiquement : la terre est ronde, la lune est ronde : l’homme a des circonvolutions au cerveau, la circulation du sang et le chemin de fer de ceinture qui font le mouvement circulaire uniforme ; les ménisques concaves ou convexes des liquides ; l’embryon sphéroïde ; le son qui se propage par ondes, la sensibilité qui est projetée et perçue par ondes, etc… ». Jusqu’en 1914, Biegas n’avait manifesté aucun intérêt pour les mouvements du corps humain. Après la première guerre mondiale, la danse occupera, au contraire une place privilégiée aussi bien dans le sphérisme que dans la Mystique de l’Infini. La Danse du Mépris illustre parfaitement ces nouvelles orientations de l’art de Biegas, qui suscitent des rapprochements encore peu explorés. Au début des années 1920, Biegas fut très lié avec le danseur américain Paul Swan, « The Most Beautiful Man in the World »(1) qui avait connu beaucoup de succès avec Isadora Duncan, et qui animait les soirées données dans son atelier de la rue de Bagneux. Biegas connaissait également très bien Jan Reszke qui avait été sollicité par Vaclav Nijinsky en 1919 pour obtenir la nationalité polonaise. Nijinsky réalisera à partir de 1917 des dessins basés sur des cercles qui présentent des parentés étonnantes, pour certains d’entre eux, avec le Sphérisme. Il est difficile de dater avec précision la Danse du Mépris, car contrairement à ses sculptures, Biegas, s’il signait ses peintures, ne les datait jamais. On peut supposer que la Danse du Mépris a été réalisée vers 1922-1925, car après 1925, Biegas n’exposera plus que des tableaux de la Mystique de l’Infini. Xavier Deryng
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