Si les diamants sont éternels, les saphirs sont symboles de sagesse.
Deux bonnes raisons pour tenter sa chance sur ce bracelet du milieu XIXe, conservé depuis cette époque dans la même famille
aristocratique française.
La chose est suffisamment rare pour être mentionnée : notre bijou n’a pas quitté l’écrin de sa destinataire, Madame G., dans les années 1850-1860, tout comme deux bagues ornées d’émeraudes colombiennes (25 000/35 000 € et 15 000/20 000 €). Présent ou commande ?
Travail d’un joaillier français ou anglais ? Ces questions restent sans réponse, d’autant que le bracelet ne porte aucun poinçon, mais la qualité des pierres, au-delà de leur poids, devrait lui valoir une belle bataille d’enchères des collectionneurs, et peut-être plus encore des marchands européens, américains et asiatiques. Bien que de taille ancienne, les diamants se distinguent par leur profondeur et leurs belles proportions. À leurs côtés, deux saphirs de Ceylan, sans modification thermique, séduiront, l’un pour ses inclusions en «ailes de papillon», l’autre pour sa belle couleur orange, évoquant celle des padparadja.
D’origine cingalaise, ce terme désigne la fleur de lotus, dont certains saphirs – de Ceylan, de Madagascar ou de Tanzanie – sont proches par leur couleur rose orangé. Ce bracelet témoigne du faste de la haute société sous le second Empire, mais aussi des ascensions sociales fulgurantes suscitées par la révolution industrielle, les bijoux devenant un moyen d’affirmer sa réussite. Cette époque est aussi celle de l’apogée de grands joailliers sur la
place de Paris, même si ceux-ci ne signent pas toujours leurs créations, destinées notamment aux belles dames des cours européennes.
MARDI 19 MARS, SALLE 1 – HÔTEL DROUOT. NICOLAS NOUVELET OVV. MME MOUNIER.

Bracelet en or jaune et argent, vers 1850-1860, composé de trois lignes de 64 brillants de taille ancienne, centré d’un diamant coussin de taille ancienne (10,24 ct), épaulé de deux saphirs de Ceylan, l’un bleu (9,17 ct), l’autre orange (9,13 ct).
Estimation : 80 000/100 000 €