Biegas, apôtre du sphérisme
Dans un article paru le 19 mai 1919 dans
L’Heure – un quotidien proche par ses idées de
L’Humanité, fondé en 1915 par Marcel Sembat –, le critique Claude Chauvière, l’intitulant «Rond-Rond», définit Boleslas Biegas comme l’apôtre du cercle. Cette nouvelle vision a lieu au lendemain de la Première Guerre mondiale chez un artiste qui ne s’intéressait pas auparavant aux mouvements du corps humain. La danse occupe ensuite une place privilégiée dans le sphérisme, mouvement qui connaît alors un fort retentissement et auquel il adhérera, peignant plus d’une centaine de tableaux en relevant entre 1919 et 1925.
La Danse du mépris s’inscrit dans la fin de cette période. Il est difficile de la dater avec précision car, ainsi que l’explique son spécialiste Xavier Deryng, «s’il signait ses peintures, il ne les datait jamais», contrairement à ses sculptures. Après 1925, Biegas changera de thème et ne peindra plus que des œuvres relevant de la «Mystique de l’infini». Les 61 824 € reçus après une belle bataille au téléphone, emportée par un acheteur polonais, lui offrent une cinquième place sur son podium (source : Artnet). La Pologne, très en verve, voyait ensuite une œuvre de Teresa Pagowska (1926-2007) de 1959,
Paysage maritime III (73 x 92 cm), obtenir 19 320 €. Il s’agit très probablement de l’un des quatre ou cinq tableaux apportés la même année à Paris lors de sa participation à la Biennale internationale des jeunes artistes, au musée d’Art moderne.
MARDI 27 JUIN, SALLE 14 – HÔTEL DROUOT. NICOLAS NOUVELET COMMISSAIRE-PRISEUR OVV. CABINET PERRAZZONE-BRUN
Boleslas Biegas (1877-1954), La Danse du mépris, vers 1922-1925, huile sur carton marouflé sur toile, 99 x 75 cm.
Adjugé : 61 824 €